• Biodiversité : Accord historique de dernière minute à Nagoya

    Paysage d'Amazonie - Wikipedia

    A l'exception notable des Etats-Unis, 190 pays se sont entendus à Nagoya, le 29 Octobre 2010, pour augmenter les zones protégées de la planète et exploiter ses ressources plus équitablement.

    Un peu moins d'un an après le flop du sommet de Copenhague qui n'avait débouché sur rien de très concret pour lutter contre le réchauffement climatique, la communauté internationale est parvenue à s'entendre ce 29 octobre sur un texte visant à la protection des espèces et des écosystèmes, ainsi qu'à une répartition plus équitable des bénéfices de l'exploitation des ressources naturelles.

    Toujours sous l'égide de l'ONU, dont le processus de négociations sur l'environnement retrouve ainsi un peu de crédibilité, les représentants de 190 pays ont adopté à Nagoya, au Japon, un "plan stratégique" en vingt points, qui à l'horizon 2020 devrait permettre sinon d'arrêter du moins de ralentir la disparition inquiétante des espèces.

    Sur le terrain économique, l'accord prévoit également d'imposer aux industries pharmaceutiques et cosmétiques de partager les revenus qu'elles tirent des animaux, plantes, micro-organismes et autres richesses du patrimoine génétique des pays du Sud.

    Assurément, c'est une grande satisfaction pour de nombreux pays en développement qui réclamaient une telle décision depuis longtemps, par exemple pour le Brésil, qui avec la forêt amazonienne abrite près de 10% des espèces connues de la planète et a beaucoup insisté au cours des débats sur la nécessité d'un partage équitable des ressources.

    Cependant, si ce "protocole de Nagoya" constitue une réussite pour Jim Leape, le directeur général du WWF, ou un "très grand moment" et un "accord historique" pour Chantal Jouanno, la secrétaire d'Etat française à l'Ecologie, force est de constater qu'un pays et non des moindres s'est refusé à signer : les Etats-Unis qui depuis le sommet de la Terre de Rio en 1992, n'ont toujours pas ratifié la Convention sur la diversité biologique, se sont encore abstenus.

    Pour autant, Ryu Matsumoto, le ministre japonais de l'Environnement qui présidait les débats n'a pas boudé son plaisir. "Profondément ému", il a déclaré : "grâce à beaucoup de sagesse, d'énormes efforts et des larmes, nous avons réussi".

    Concrètement, au terme de tractations franchement tendues, y compris en séance plénière, le protocole dit "ABS" sur l'"accès et le partage des avantages", prévoit d'ici 2020 une augmentation des aires protégées de la planète, de 13% actuellement à 20% des terres et de 1% à 10% des mers.

    Même si cet accord n'a d'un point de vue légal rien de contraignant pour les Etats, son impact ne serait pas négligeable. C'est en tout cas ce qu'estime Russel Mittermeier, le président de l'ONG Conservation International qui a expliqué à l'AFP que "les aires protégées, quelle que soit leur nature, sont le meilleur outil dont nous disposons à ce jour pour protéger la diversité du vivant".

    Et le militant d'ajouter : "même si ce n'est pas une décision légalement contraignante, le message envoyé à tous les pays est "il faut faire plus".

    Sans doute, mais de fait, le texte adopté laisse une grande marge de manoeuvre, notamment lorsqu'il prône "l'élimination" des "subventions néfastes" à la biodiversité, ou à défaut sa "réduction progressive".

    Ainsi énoncé, il n'est par exemple pas dit que l'Europe renonce à ses innombrables subventions à la pêche, alors même que l'on sait la plupart des espèces concernées menacées

     
    METROFRANCE.COM 

     


     

     

    Pour compléter :

    ARTICLE DU MONDE.FR : Accord historique pour préserver la biodiversité de la planète

    ARTICLE SUR LENOUVELOBS.FR : Accord de dernière minute à la conférence de l'ONU sur la Biodiversité

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