• Fiction(?): Marseille en 2020


    Imaginer une cité verte de demain

    Des forêts d'éoliennes, à perte de vue. Sur les toits des immeubles, aux pignons des maisons, sur les hangars, au sommet des lampadaires, partout, des éoliennes à axes verticales tapissent les toits de Marseille. Partout aussi, des panneaux de capteurs photovoltaïques, des chauffe-eaux solaires. Le maire de la ville peut être fier: "aujourd'hui, en 2020, Marseille est auto-suffisant pour son énergie".   Ce boom des green tech a entraîné un développement économique fulgurant, diminuant un chômage longtemps endémique dans cette métropole du sud.  Mais que s'est-il donc passé?

    Marseille dépendait, pour son énergie électrique, d'une unique ligne à haute tension. Plusieurs coupures de cette ligne à la fin des années 2010 ont entraîné des situations chaotiques. La communauté urbaine a pris le problème au sérieux. Plutôt que de doubler cette ligne, elle a préféré chercher l'auto-suffisance énergétique. On était à un moment-clé du développement des énergies renouvelables. Et le pouvoir politique du moment a eu l'intelligence de mettre en place une politique fiscale incitative qui a boosté l'éolien et le solaire.

    Marseille a tous les atouts pour réussir dans le renouvelable : un nombre annuel d'heure d'ensoleillement parmi les plus importants de France, des vents fréquents, dans une cité maritime soumise au  mistral. De plus, la ville  est entouré par des montagnes qui ont, comme on le verra, un rôle important à jouer.   

    Mais comment l'agglomération marseillaise peut-elle être autosuffisante grâce aux énergies renouvelables ?

    D'abord, grâce à une politique fiscale audacieuse et réellement incitative, les particuliers comme les entreprises se sont mis aux énergies renouvelables : tous les toits exposés au sud ont des capteurs photovoltaïques ou des chauffe-eaux solaires. Dans les espaces disponibles du tissu urbain, des entreprises ou des copropriétés ont investi dans des micro-centrales thermosolaires  stirling. Mais surtout, sur tous les toits, des éoliennes à axes verticales ont été installé. Grâce à un tarif de rachat enfin attractif et à des réglements d'urbanisme tolérants, tout le  monde y gagne : les entreprises, les particuliers possédant une maison individuelle ou les copropriétés investissant sur ses toits pour réduire ses charges. Les éoliennes à axe vertical ont un excellent rendement, sont très silencieuses et demande peu d'entretien. La municipalité en a installé aussi sur tous ses lampadaires.

    Cet engouement pour le petit éolien a changé le regard porté sur les grandes éoliennes. Elles sont maintenant beaucoup mieux accepté. Ce consensus a permis l'installation de deux grands champs d'éoliens indispensables pour acquérir l'autonomie énergétique : l'un, maritime, dans la baie de Marseille, couplé à des fermes d'acquacultures; l'autre, terrestre, installé sur le plateau du massif de l'Estaque.

    Mais, chacun sait que le soleil comme le vent sont irréguliers et capricieux. Comment alors fournir  au réseau électrique un courant régulier permanent? 

    D'abord, par un système de stockage et de restitution du courant basé sur le système du pompage turbinage. On en connaît le principe, autour de deux réservoirs situés à des altitudes différentes et d'un système hydraulique de pompe et d'alternateur. Pendant les périodes de production, grâce au soleil et au vent, l'énergie électrique excédentaire est utilisé pour pomper de l'eau et la faire monter dans le réservoir supérieur. Pendant les périodes de pénuries (fortes productions en soirée par exemple ou périodes sans soleil et sans vent), l'eau du réservoir supérieur est déversé dans le réservoir inférieur créant une énergie hydraulique convertie en électricité.  Entourée de montagnes escarpées, la ville avait la possibilité d'installer ce système a de nombreux endroits. Et cela d'autant plus que, contrairement à un barrage hydraulique classique dont le réservoir doit contenir des masses énormes d'eau saisonnières, les réservoirs utilisés dans le système de pompage turbinage sont petits car les masses d'eau sont renouvelées quotidiennement. C'est ainsi que le grand lac artificiel du Vallon d'Ol,  château d'eau de la ville,  a été complété en aval par un petit réservoir et par une centrale hydraulique. D'autres réservoirs moins importants ont été équipé de la même façon. Pour compléter le dispositif, de nouveaux systèmes de pompages turbinages ont été installé dans plusieurs vallons de la chaîne de Saint Cyr. 

    Ensuite, par l'installation d'un réseau électrique intelligent (smart grids). Si il est relié aux autres réseaux, le réseau électrique marseillais possède sa propre autonomie de gestion. Il recherche en permanence à mettre en cohérence l'offre (la production) avec la demande des consommateurs, en utilisant deux éléments de régulation: le pompage turbinage et, si il est fait défaut, en se raccordant aux réseaux extérieurs soit pour écouler les excédents de production, soit pour se procurer l'énergie électrique manquante.

    C'est ainsi que l'agglomération marseillaise, en l'absence de vents et de soleils, est auto-suffisante en électricité pendant plusieurs jours. Au-delà, elle doit acheter son électricité sur le réseau européen. Mais, en contrepartie, elle vend ses surplus, une partie de l'année, sur le même marché quand le mistral souffle sans discontinuer.

    A Marseille, le mistral avait mauvaise réputation. Maintenant, quand il se met à souffler, les marseillais le voit venir avec un regard bienveillant: ils savent que leurs revenus augmentent ! Quand a la ligne à haute-tension, elle est toujours là mais elle fonctionne dans les deux sens !

    Fiscalité environnementale. Le blog de tous ceux  qui  ne sont pas convaincus par la taxe carbone  telle qu'elle nous est proposée.

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