• Formation des enseignants : PROPOSITIONS du SNES

    Le SNES est le syndicat majoritaire chez les enseignants du second degrès. 
    Contre la réforme en l'état de la formation, il a cependant soumis des propositions au gouvernement.


    Enseigner, c’est un métier qui s’apprend !
    Le projet de "mastérisation" du gouvernement est inacceptable en l’état. Le SNES porte d’autres propositions pour élever le niveau de recrutement et de qualification des enseignants et CPE. 

     

    snesUne mise en péril du vivier

    Depuis six ans, le gouvernement est engagé dans une réduction drastique du nombre de fonctionnaires. Le cadre de la RGPP impose 20 000 suppressions de postes par an et l’Éducation nationale y contribue largement : pour l’année 2009, ce sont 13 500 postes qui seront supprimés. En terme de recrutement, cela se traduit par une baisse massive du nombre de postes ouverts aux concours. Seulement 6 623 stagiaires ont été affectés en IUFM à la rentrée 2008 dans le second degré général et technologique. Ce sont eux qui représentent les recrutements réels d’enseignants et de CPE. Cette année encore, ce sont seulement 8600 postes qui sont ouverts aux concours externes. Le SNES estime qu’il faut porter ce nombre à 19000. Dans le contexte actuel de crise et de remontée du chômage, cette politique n’offre plus aucun avenir à des milliers d’étudiants engagés dans des études universitaires. De plus, il décourage de nombreux étudiants de s’engager vers des études universitaires longues, mettant en péril certaines filières et le vivier de candidats pour assurer un recrutement de qualité. Dans le contexte d’une élévation du niveau de recrutement au master, cette politique est aberrante.

    Réussir l’élévation du niveau de recrutement, améliorer la formation L’élévation du niveau de recrutement au master est un enjeu majeur pour le système éducatif et c’est un point d’appui important pour la revalorisation de l’ensemble de la profession. Elle doit permettre d’ancrer solidement notre profession parmi les statuts les plus élevés de la fonction publique et de réaffirmer que nos métiers sont des métiers de conception et non d’exécution.

    Pour autant, on ne saurait se contenter d’une simple élévation du niveau de recrutement au master sans prendre en compte les besoins en termes de formation initiale, de vivier de candidats, d’aides sociales pour les étudiants. Le SNES porte l’idée d’une formation des maîtres conçue sur l’ensemble du cursus universitaire et des premières années d’exercice. Dans cet esprit, la formation universitaire doit être à la fois disciplinaire et pré-professionnalisante, de manière progressive. Le recrutement des enseignants, assuré par un concours national portant prioritairement sur les connaissances universitaires des candidats, débouche sur une année de stage de formation initiale professionnelle organisée en alternance, avec des allers-retours entre formations théoriques et pratiques. Pour cela, il faut s’appuyer sur les expériences menées depuis plus de quinze ans et sur le potentiel de formation que constituent les IUFM, que ce soit en termes de personnels ou de structures.

    Pour mener à bien cette réforme, il faut garantir le vivier d’étudiants en rendant plus attractives les voies menant aux métiers de l’enseignement et de l’éducation. La mise en place de prérecrutements à toutes les étapes du cursus universitaire est un moyen d’y parvenir, avec une programmation pluriannuelle des recrutements. Outre le fait que l’étudiant percevrait un véritable salaire, cela permettrait de prendre en compte la durée des études pour la retraite. En parallèle, il conviendrait de développer les bourses sur critères sociaux afin de garantir à tous les étudiants, en particulier d’origines modestes, d’aller au terme de leurs études. Pour les non-titulaires, il faudra mettre en place un plan de titularisation et d’intégration. Des prérecrutements spécifiques pourraient permettre aux agents non titulaires ne possédant pas de master, de reprendre des études et de bénéficier de la VAE afin de se présenter aux concours.

    Par ailleurs, le SNES réaffirme que dans ce contexte, l’agrégation reste la référence pour la revalorisation de l’ensemble des personnels et que les agrégés conservent toute leur place dans le second degré. Enfin, l’entrée dans le métier doit se faire de façon progressive afin de permettre des compléments de formation et de compenser la charge de travail des néo-titulaires. Le projet du SNES pour la formation des maîtres est bien plus ambitieux que les propositions ministérielles. Il tente de prendre en compte la complexité de nos métiers et notre volonté de faire réussir nos élèves. C’est avec la mobilisation de tous que l’on portera l’idée qu’enseigner est un métier qui s’apprend et qui nécessite une réelle formation.

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