• "Les coquillages de Léonard", Stephen Jay Gould

    gould

    Ce nouveau recueil des chroniques de Stephen Jay Gould développe avec force l'idée que l'histoire naturelle est aussi une histoire humaine. Par-delà les aspects fascinants de notre connaissance du monde vivant, ce sont les subtilités et difficultés de l'esprit humain dans la quête de cette connaissance qui passionnent ce "naturaliste humaniste". Les rapports entre l'art et la science (des peintures animalières préhistoriques aux recherches de Léonard de Vinci), les aventures singulières de la recherche (les étranges métaphores sexuelles de Linné, les controverses sur les canaux de Mars), les enjeux du savoir (les papes face à l'évolution, l'extinction des espèces), autant de thèmes riches d'idées originales, de références aux oeuvres littéraires ou musicales de tous les temps et tous les pays, de références linguistiques. Un vrai régal pour l'esprit !
    L'auteur en quelques mots...gould
    Stephen Jay Gould, (10 septembre 1941 - 20 mai 2002)
    Personnalité scientifique hors-pair, Stephen Jay Gould s'est consacré à l'explication de la théorie de l'évolution, en particulier à travers ses 300 chroniques publiées chaque mois dans la revue Natural History jusqu'en 2001.
    Professeur à l'université de Harvard, il a enseigné la géologie, la biologie et l'histoire des sciences.
    Il est l'un des chefs de file de la nouvelle théorie de l'évolutionl (la théorie des équilibres ponctués ) et l'un des plus grands vulgarisateurs de notre époque. Il prend, de part ses nombreux ouvrages (Comme les huit doigts de la main, La Foire aux dinosaures, L'Eventail du vivant, etc. ), une part décisive au partage du savoir contemporain et à la réflexion sur ses enjeux sociaux et moraux.

    WIKIPEDIA



    Extrait:

    "Nous savons tous comment marche le monde. Dans le Périclès de Shakespeare, un pêcheur demande à son patron : "Maître, je me demande comment les poissons vivent dans la mer", et il reçoit l'évidente réponse : "Eh bien, comme les hommes sur la terre; les grands mangent les petits." Par conséquent, lorsque les humoristes veulent dépeindre un monde où tout est sens dessus dessous, ils renversent l'ordre établi et soulignent alors à quel point est juste leur absurde vision.
    Les critiques littéraires et sociaux appartenant au mouvement dit postmoderne ont souligné, dans des thèses importantes et convaincantes, mais souvent formulées dans un impénétrable jargon, que l'affirmation du caractère naturel de tel ou tel "dualisme" ou "hiérarchie" va généralement de pair avec le soutien conventionnel à l'ordre établi. En instaurant un dualisme, on divise un domaine donné en deux catégories antagonistes; en plaquant ensuite une hiérarchie sur ce dualisme, on juge l'une de ces catégories supérieure, l'autre, inférieure. Tout le monde sait bien quelles hiérarchies dualites existent ou ont existé dans la vie sociale et politique: autrefois, il y avait la catégorie des vertueux et celle des mécréants, de nos jours, il y a celle des P-DG millionnaires auxquels sont accordées des réductions d'impôts et celle des mères célibataires auxquelles notre société d'aujourd'hui, incroyablement pingre, voudrait bien supprimer les allocations familiales. Les postmodernes soutiennent avec raison que ces dualismes et ces hiérarchies ne sont que des vues arbitraires construites, desservant des objectifs politiques, et qu'elles ne découlent pas de réalité objective du monde matériel. Nous pouvons, si nous le voulons, choisir d'analyser le monde de nombreuses autres façons, aux implications radicalement différentes.
    Nous tendons également à envisager la nature sous l'angle de hiérarchie dualistes, fondées sur des notions de domination.(...) Sans aucun doute, le dualisme et la notion de domination d'une catégorie sur une autre reflètent prioritairement une construction mentale de l'homme plaquée sur le monde matériel. En d'autres termes, ces concepts ne découlent pas d'une lecture qui nous serait imposée par la nature profonde et inévitable des choses.
    (...)
    Si les "cas étranges" nous fascinent tant, c'est qu'ils abolissent les conceptions dualistes courantes, dans lesquelles une catégorie en domine une autre; ils se présentent comme des "renversements d'ordre établi".
    (...)
    Parmi les invertébrés, les éponges sont au plus bas du bas ( l'échelon inférieur de toutes les échelles évolutives), tandis que les arthropodes se tiennent au plus haut du haut (juste un peu au-dessous des anges, c'est-à-dire juste avant les vertébrés sur la ligne droite montante de la complexité). Les éponges n'ont pas d'organes individualisés, elles se nourrissent en récupérant par filtration de minuscules parcelles de nourriture au sein de l'eau de mer qu'elles font circuler par des canaux au sein de leur corps. Les arthropodes possèdent des yeux, des membres, un système nerveux et un appareil digestif; nombre d'entre eux sont des carnivores actifs. La plupart des arthropodes ne s'interesseraient sans doute pas à ces êtres inférieurs que sont les éponges; en tout cas, on a du mal à imaginer qu'une éponge puisse être capable de capturer et d'ingérer un arthropode.
    Cependant, dans un article paru en 1995, clairement intitulé 'Des éponges carnivores", J.Vacelet et N.Boury-Esnault, du Centre d'océanologie de Marseille, rapportent qu'ils ont découvert une éponge tueuse (ce qui est aussi bizarre que des dinoflagellés mangeurs de poisson; et pourtant ces deux catégories existent)."

    Autres livres du même auteur

    www.stephenjaygould.org


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