• DOM ROM : causes du conflit social

    La Guadeloupe connaît depuis le 19 janvier 2009, un des plus longs conflits sociaux de son histoire par une grève générale.
    La Martinique a emboité le pas depuis le 5 février. Un mot d’ordre de grève générale est lancé le 9 février en Guyane après avoir connu début décembre deux semaines de paralysie totale et de blocage du réseau routier...

    Les racines du mécontentement

    Si l’on ne peut juxtaposer des situations économiques, sociales, politiques, culturelles à l’identique pour tous les pays d’Outre-mer (notamment par l’Histoire et l’influence des continents auxquels ils se rattachent géographiquement), il n’en demeure pas moins des réalités semblables.

    Réalités semblables que sont les inégalités encore plus accentuées sur ces territoires qu’en France, un accès plus limité aux services publics et aux logements, (avec l’existence de véritables bidonvilles) une fiscalité discriminatoire (avec la création de zones franches) et une quasi absence de développement industriel qui accroît la dépendance économique vis-à-vis de la France :
    - d’où un chômage qui frappe plus de 25% de la population active de ces territoires(Martinique : 24,1% - Guadeloupe : 26,9% - Guyane : 28,5). Les taux de chômage des 15-24 ans y dépassent les 50% (60% en Guadeloupe),

    - d’où un coût de la vie plus important qu’en France, (estimé à plus de 30%) avec un taux d’inflation souvent supérieur de 2 à 3 points à celui enregistré en métropole.

    La plupart des produits manufacturés, énergétiques - voire alimentaires - sont souvent importés de France. Outre les coûts de fret, s’ajoute la taxe douanière sur les produits importés (dite "l’octroi de mer") en Guyane, Guadeloupe, Martinique et Réunion. Cette taxe constitue une ressource essentielle des communes pour les DOM, d’autant que celles -ci sont incapables de satisfaire aux besoins de leurs populations. Ces réalités du quotidien sont vécues dans les pays d’outre-mer comme une exception aux lois de la République Française. Autant d’exceptions qui constituent pourtant la règle ; tant sur plan fiscal, qu’éducatif, statutaire ou social. L’outre-mer reste indéfini dans la République et l’éternel parent pauvre de la France. Mises sous tutelle par un Etat plus guichetier que solidaire, ces collectivités n’ont guère eu le choix que de subir les déclinaisons locales d’une politique nationale peu adaptée à leurs besoins si ce n’est au coup par coup et souvent de façon conjoncturelle, notamment dans le domaine agricole ou pour l’emploi.
    Leur économie entièrement dominée par des figures parisiennes ou étrangères n’est pas un facteur de croissance, dès lors que la richesse qui en émane n’est pas redistribuée ou réinvestie. Au final, ces régions sont plus administrées depuis Paris que gouvernées localement selon le principe d’autonomie des collectivités locales. Une gestion disqualifiée qui oscille entre abandon et ingérence intéressée, faute de les accompagner dans un développement durable et autosuffisant. Il en ressort que des manifestations de mécontentement contre une certaine logique « néocoloniale » continuent d’alimenter les débats publics sur le rapport entre la France et ses territoires. Débats qui traversent – et pour cause ! - largement les organisations syndicales de ces territoires au point d’en faire une priorité revendicative en Nouvelle Calédonie (USTKE) ou en Guyane (UTG).

    (source : http://www.cgt.fr/spip.php?article35685 )

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