• En friture, Simone !

    http://www.ecoforum.fr/reseau/Roulemafrite/roulemafrite.htm

    Ils changent le monde - Oubliée, l'huile de cuisson usagée au fond de l'évier ! Depuis trois ans, l'association « Roule ma frite 17 » la récupère et la transforme en carburant. Une idée qui pourrait essaimer quand l'essence vient à manquer.

    L’île d’Oléron, ses plages ensoleillées, ses fruits de mer… Et ses milliers de litres d’huile de cuisson usagée ! Car pour nourrir les hordes de touristes qui y affluent chaque été, le restaurateur de l’île frit, fait revenir et assaisonne à gogo. Problème : seules de très faibles quantités sont rapportées en déchetterie après usage. Le reste file donc à la poubelle ou, pire, dans l’évier, au risque de boucher les canalisations. Pas de quoi faire perdre la frite cependant à Grégory Gendre (1), sélectionné parmi les 12 Entrepreneurs Sociaux innovants 2010 par le réseau Ashoka.

    Depuis trois ans, avec ses trois acolytes de l’association « Roule ma frite 17 », il a fait de ces déchets un parfait carburant et propose aux restaurants, snacks et bars de récupérer leurs huiles de cuisson. « En contrepartie, ceux-ci versent une cotisation de 50 euros par an et surtout s’engagent à restituer une huile usagée qui n’a pas cuit trop longtemps et à la reverser dans des bidons propres et étanches », détaille Romain Gaudier, chargée de la collecte.

    Il faut encore un peu d’huile de coude pour filtrer et débarrasser le liquide de ses particules lourdes, et le voilà prêt pour alimenter les moteurs (2). Aujourd’hui, l’association « Roule ma frite 17 » collecte environ 20 000 litres d’huile par an, et produit 10 000 litres de carburant (50 centimes d’euros le litre).

    Petit train

    Cet été, c’est le petit train touristique de Saint-Trojan (Gironde) qui a roulé à l’huile de friture. Un bel exploit car cette pratique est illégale ! « L’huile ne fait pas partie des carburants autorisés en France, explique Grégory Gendre. Mais le droit européen le permet, donc personne ne sera sanctionné pour rouler à l’huile. » Pour son expérimentation, l’association a surtout obtenu l’autorisation du ministère de l’Ecologie qui utilisera les résultats des analyses réalisées sur les huiles et les gaz d’échappement. Les chiffres devraient être connus en janvier. « Cela permettra de reproduire l’expérience ailleurs », espère Grégory Gendre.

    Mais même si les pouvoirs publics n’accordaient pas le feu vert à l’huile comme carburant automobile, l’association continuerait son chemin : « Notre but n’est pas de faire rouler les voitures mais de répondre à un besoin local : la revalorisation d’un déchet qui, en bouchant les canalisations, coûte 20 000 euros par an à la Régie des eaux. Et de créer un cercle vertueux », assure Grégory Gendre. Dépendants d’un autre cadre juridique que les autos, les chariots élévateurs, tracteurs et autres machines-outils de l’île pourraient être nourris à l’huile !

    Pommes de terre locales

    Pour obtenir de l’huile de meilleure qualité, l’association plaide aujourd’hui auprès des restaurateurs pour qu’ils renoncent à l’huile de palme, non valorisable. Ou pour qu’ils préfèrent les pommes de terre fraîches aux frites surgelées qui dégradent la qualité de l’huile. Selon Romain Gaudier, « ce ne serait pas plus cher : il suffit juste de changer les habitudes et de faire des achats groupés de produits locaux ». Une petite révolution au – second – pays des moules-frites. Aujourd’hui, quatre restaurants de l’île seulement épluchent des pommes de terre locales. A terme, l’association voudrait proposer son huile aux agriculteurs d’Oléron pour alimenter les tracteurs et désherbeurs à vapeur. Ainsi, « la boucle serait bouclée », estime Grégory Gendre.

    En attendant, l’association développe d’autres initiatives, comme ce bus roulant à l’huile qui dessert les plages de l’île, et a « des contacts avec des personnes dans les Ardennes, à Limoges, à Carcassonne ou encore à Niort qui veulent créer d’autres “Roule ma frite” ». On leur souhaite évidemment… de faire tache d’huile !

    Pour en savoir plus, regardez cette vidéo réalisée par la télé participative Mo-TV

     

    SOURCE : TERRA-ECO

     

    (1) Grégory Gendre est l’un des actionnaires historiques de Terra eco

    (2) Pour alimenter votre réservoir, le cocktail idéal est 70% diesel et 30% d’huile. A condition que votre véhicule soit compatible. Voir la liste ici

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