• Le besoin de démocratie participative

    si la gauche veut des idées    Dans le livre Si la gauche veut des idées
      Ségolène Royal expose ses idées pour
      améliorer la Démocratie et l'action politique
      en France.
      Elle propose quatre révolutions
      démocratiques pour que la France change
      vraiment d'époque :
          
     - démocratie sociale,
     - démocratie participative,
     - démocratie représentative,
     - démocratie territoriale;
    Toutes quatre intimement liées.
     
    Voici l'argumentaire de Ségolène Royal sur la démocratie participative.

    Le besoin de démocratie participative.

    "Cette expression n'a pas toujours était comprise. Il s'agit de rester à l'écoute, d'utiliser les méthodes de démocratie directe pour mieux décider et donc pour mieux réformer. Ce qu'on appelle communément l'opinion publique - je préfère « les opinions publiques » - n'a pas toujours raison, c'est entendu ; les responsables politiques non plus, d'ailleurs. On ne dirige certainement pas un pays, une région ou une ville en suivant l'opinion du moment - ce serait populiste. Mais on ne construit pas non plus une politique durable contre l'opinion - ce serait élitiste. L'honneur du politique, c'est, dans certaines circonstances, d'aller à l'encontre de l'opinion majoritaire. L'erreur du politique, c'est d'être sourd à ce que vivent et disent les citoyens. Nous avons pu nous en rendre compte encore récemment lorsque la droite s'est obstinée à vouloir faire adopter un Contrat première embauche (CPE) dont les Français ne voulaient pas. L'opinion et les citoyens n'ont pas toujours raison, mais ils ont toujours leurs raisons. Qu'il faut entendre et même écouter. C'est pourquoi j'ai dit un jour que « les citoyens sont de très bons experts de ce qu'ils vivent ». Comment ignorer aujourd'hui cette expérience des citoyens, dans une démocratie ?"

    La crise démocratique.

    "La crise démocratique, que d'autres avant moi ont diagnostiquée, est certes une crise d'efficacité de l'action publique. Mais elle provient surtout de la non-reconnaissance par l'Etat et par les dirigeants politiques de ce que vivent les Français. L'histoire politique et électorale de ces quinze dernières années, jusqu'en 2007, a abouti à l'explosion du sentiment que les politiques « ne se préoccupent pas des gens comme nous », que l'Etat n'entend pas les sanglots de l'emploi, ni les pleurs de la précarité, encore moins les larmes du pouvoir d'achat ou les blessures de la violence."

    Les polémiques successives sur les grands indicateurs de l'Etat en sont un des meilleurs témoignages : l'indice des prix (stable), la mesure du taux de chômage (en baisse) et de l'évolution du pouvoir d'achat (en hausse) ont été contestés, souvent à juste titre. Le discours des gouvernants qui proclamaient des chiffres était en profond décalage avec la vie quotidienne réelle.

    (...)

    Le printemps démocratique de 2007.

    "(...)la campagne présidentielle de 2007 est arrivée. Avec ses meetings pleins à craquer, pour la plupart des candidats. Avec ses chiffres d'audience d'émissions politiques que l'on avait oubliées depuis des années. Avec une participation électorale enfin, qui renoua de façon inespérée avec les niveaux des années 60-70, quand le vote était encore considéré comme un devoir.

    Malheureusement, depuis ce printemps démocratique de 2007, Nicolas Sarkozy n'a pas su maintenir la confiance. Il n'a pas mobilisé les acteurs individuels, sociaux, économiques et politiques de la société française. Le fossé entre les gouvernants et le vécu des Français est revenu bien vite, réinstallant la défiance. A la racine de cette déception et de ce fossé, je vois une pratique du pouvoir, une conception de l'Etat et une appréhension de la société erronés, inefficaces et sources de désordres. Je m'y oppose fermement et je propose d'y substituer un autre rapport entre l'Etat, le politique, la société et ses acteurs."

    Les racines de mon adhésion à la démocratie participative

    "Le moteur de mon adhésion à la démocratie participative a été, avant même que ce terme ne soit connu, et tant décrié, mon expérience politique. Malgré les critiques que j'ai essuyées, je tiens à rappeler que la pratique de la démocratie participative, à gauche, ne date pas d'hier. Elle fut au cœur de la bataille menée, il y a quinze ans, malgré l'avis de tous les experts économiques et des notables, contre l'autoroute qui devait traverser le Marais poitevin. Par la suite, au ministère de l'Environnement, j'ai pu observer que l'absence de transparence dans la décision publique, le mépris des gens et l'omnipotence des experts, pouvaient conduire non seulement à des décisions absurdes mais aussi dans certains cas, à de véritables catastrophes écologiques. Sur les questions de gestions des déchets, de pollution des nappes phréatiques ou des énergies renouvelables, entre autres, il est contre-productif de ne pas tenir compte de l'avis de gens."

    Une méthode d'action publique juste et durable.

    "Personne ne sait tout sur tout : pas plus l'élu que le citoyen, pas plus le technicien que l'usager. Il faut savoir reconnaître la variété des compétences, et ne s'interdire d'en mobiliser aucune. C'est pourquoi tout projet politique doit s'appuyer sur une phase d'écoute et se réaliser dans le respect des gens qu'il concerne. Cela ne signifie nullement qu'on écoute sans décider, mais au contraire qu'on décide, enrichi d'une intelligence collective. C'est une méthode d'action publique juste et durable."

    Ségolène Royal,

    "Si la gauche veut des idées", Juillet 2008, Editions Grasset

    336 pages, 19 euros



     


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