• Mariage de raison entre deux eaux


    La Norvège inaugure une centrale qui produira de l’électricité grâce au mariage entre eau salée et eau douce. Une technique encore peu rentable, que les chercheurs s’acharnent à améliorer, relate Le Temps.
    Le dessalement de l’eau de mer par osmose a déjà été exploré dans les années 1970. Mais, à l’époque, sa concrétisation butait sur des limites techniques. Depuis les années 1990, les progrès technologiques ont permis de relancer les expérimentations.L’osmose soulève de grands espoirs pour lutter contre la pénurie d’eau douce : 72 % de la surface de la Terre est couverte d’eau, mais 97 % de cette eau est salée. La répartition des 3 % d’eau douce restants est très inégale : dix pays se partagent 60 % des réserves, alors que vingt-neuf autres (en Afrique et au Moyen-Orient) font face à des pénuries chroniques.


    L’homme a déjà domestiqué la lumière et la chaleur du soleil, la force du vent, des cours d’eau et des marées pour produire de l’électricité. Une nouvelle source d’énergie renouvelable s’ajoute à cette liste : l’osmose. A Tofte, hameau de l’Oslofjord situé à 58 kilomètres de la capitale norvégienne, la princesse Mette-Marti a inauguré la première centrale électrique au monde tirant profit de ce phénomène ubiquitaire sur la Terre, dans les plantes comme dans nos corps.

    Le principe de l’osmose est simple : lorsque deux réservoirs, l’un rempli d’eau salée, l’autre d’eau douce, sont mis en contact par le biais d’une membrane poreuse, les deux volumes tentent spontanément de se mélanger pour équilibrer leur taux de salinité. La membrane ne laissant passer que les molécules d’eau, et non de sel, c’est l’eau de mer qui attire dans son bassin l’eau douce. Il s’y crée alors une surpression. L’eau est alors expulsée par un conduit pour faire tourner une turbine électrique.

    C’est le même principe d’osmose qui permet aux plantes d’absorber la rosée à travers les feuilles, et aux cellules humaines de puiser leurs nutriments dans le liquide extérieur. Exploitée à l’envers, l’osmose sert aussi à produire de l’eau douce à partir d’eau salée. Cette technique est avantageuse pour la production d’énergie renouvelable. Elle ne fait appel qu’à deux ressources de base – eau douce et eau salée –, ne dépend pas des conditions météo (ensoleillement, vent, etc.) et se veut 100 % neutre pour l’environnement. Elle serait ainsi applicable pratiquement partout où un cours d’eau rejoint la mer. Les ingénieurs de Statkraft, l’entreprise publique norvégienne qui mène ce projet, ont calculé que le potentiel de production d’électricité par osmose dans le monde se monterait à 1 700 térawattheures (TWh) par an, ce qui équivaut à 50 % de la production électrique totale de l’Europe. Rien que sur le Vieux Continent, 200 TWh pourraient être générés.



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