• Plan Banlieue, les privilèges du Lycée Jean-Paul II

    A Sartrouville (78), le lycée privé Jean-Paul II a bénéficié des aides maximales du Plan Banlieue. Quand son voisin du public ne récupère que quelques chiches heures de tutorat.

    À Sartrouville (78), une banlieue parisienne de classes moyennes, trône sur les bords de Seine, le lycée Jean-Paul II, un établissement catholique privé flambant neuf. De rares grandes résidences et le Château de Maisons-Laffitte cernent l’établissement, de part et d’autre de la Seine. A part ça, rien à l’horizon. La ligne de bus même s’arrête à quelques cinquantaines de mètres du bahut. Drôle d’endroit pour un lycée. Baies vitrées, lignes épurés, grilles semblables à celles d’un parking extérieur, les locaux eux-mêmes semblent illustrer quelque chose… La pureté religieuse ? C’est en tout cas du tout neuf.

    Mix de sous

    Le lycée, qui accueille aujourd’hui 150 élèves de seconde, a été inauguré en grandes pompes en octobre dernier, par Mgr Aumonier, l’Evêque de Versailles, grand patron de l’enseignement catholique en France, et Olivier Roucher, Directeur diocésain de l’enseignement catholique. En présence notamment de Jean-Paul Huchon, Président du Conseil régional, et d’Alain Boissinot, Recteur de l’Académie de Versailles. Surprenant mélange ! Qui s’affiche aussi dans les financements que perçoit Jean-Paul II.

    La région a participé à hauteur de 70% (soit 1,36 millions d’euros) à la construction du lycée. Il a aussi reçu près d’1 million d’euros de la part de la mairie, une initiative originale puisqu’elle ne respecte pas la loi Gobelet du 30 octobre 1886. Autre privilège, Jean-Paul II bénéficie de l’appellation “sous contrat d’association avec l’Etat” alors qu’un établissement privé ne peut recevoir de fonds publics qu’après 5 ans d’existence. Grâce à ce passe-droit, le ministère de l’Education Nationale finance cinq postes d’enseignants du lycée !

    Mais surtout, notre établissement s’inscrit dans la Dynamique Espoir Banlieue, portée par la Secrétaire d’Etat chargée de la politique de la ville, Fadela Amara.

    Le Plan Banlieue, pourtant relativement peu pourvu en budget (environ 800 000 euros pour 2010), a même sorti sa bourse pour aider le lycée. L’équivalent de 145 heures d’enseignement !

    A côté, le seul lycée public de Sartrouville, Évariste-Galois, mal réputé dans le coin, depuis les “émeutes” des années 1990, a lui aussi droit à des aides. Minimes celles-ci, puisqu’elles se concrétisent par le seul tutorat de 65 élèves.

    Autre bizarrerie, ni Fadela Amara, ni son cabinet, que Bakchich a contacté, n’étaient au courant qu’ils versaient cet argent ! Car c’est le très catho Xavier Darcos, ex ministre de l’Éducation nationale, qui, quand la Dynamique Espoir Banlieue a été lancée en 2008, a demandé que celle-ci finance des postes du privé.

    Que le cœur du projet éducatif de Jean-Paul II soit « un chemin de Vie éclairé par l’Évangile à la suite du Christ et en son nom », ne semble pas gêner le ministère de l’Éducation. La pastorale comme composante de l’Identité nationale ?

    http://www.bakchich.info/Plan-banlieue-Sartrouville-version,10056.html

     

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