• Retour des phoques en Ossau

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    Notre photographe a saisi un instant magique : les ébats d'un couple de phoques à Fabrèges...

    Polémique autour d'un projet de réintroduction de phocidés dans le lac de Fabrèges.

    Un mouvement d'opinion et une activité intense de lobbying agitent les vallées béarnaises avec un projet, déjà avancé, de réintroduction d'une espèce qui fut prolifique dans la nuit des temps, le phoque.

    L'initiative provient d'une association ultra-nature « Envers et contre tout ». Elle s'appuie sur une découverte archéologique, au Courau du Benou : des ossements appartenant sans conteste à un phoque. L'espèce vivait donc ici, avant les réchauffements climatiques et les dégagements humains des gaz à effet de serre.

    Pour aussi séduisant que soit ce projet de retour, il fait l'unanimité contre lui. Les promoteurs de cette fantaisie de la nature envisageraient le lâcher d'un couple de phoques au lac de Fabrèges.

    Tollé des pêcheurs de la Gaule ossaloise : « Ils vont nous bouffer toutes les truites fario, en dehors de périodes d'ouverture et de fermeture, sans permis, sans respect de la réglementation sur la taille des prises, » affirment-ils.

    Le soutien de BBPhoques aux opposants

    Sur place, des Ossalois sont également hostiles : «L'ours nous suffit, et l'on n'a même pas le droit d'en manger comme ils le font en Slovénie d'où viennent ces bestiaux,» entend-on dans la vallée. Les plus belles tables de Ljubljana présentent en effet dans leurs menus le meilleur morceau du plantigrade, ses pattes. Cette appréciation de qualité vient d'Alexandre Dumas dans son dictionnaire gastronomique. Pour sa part, Simin Palay, dans « La cuisine du pays », avoue sa préférence pour le corbeau à l'estouffade.

    Brigitte Bardot, la présidente de l'association BBPhoques, vient au secours des pêcheurs, mais pour d'autres raisons : depuis que les bergers courent plus vite que les ours pour alpaguer les brebis et les sauver des griffes du fauve, l'ours n'aura qu'une ressource à se mettre sous la dent, les bébés phoques. Ce sera un massacre écologique, pire qu'en Arctique.

    Les scientifiques aussi, sont dubitatifs : l'eau du lac est trop chaude pour accueillir ces animaux. Qu'importe répondent les pro-phoques. On les lâchera en plein hiver, et, pour les beaux jours, on va recycler les canons à neige de Gourette en canons à glace. Les génies thermiques de la faculté des Sciences-Pau mettront en oeuvre le brevet de la fondation Ricard, pour fabriquer des glaçons de banquise.

    Un message à l'Elysée

    Ce projet a fait monter les élus au créneau : le député Jean Lassalle a envoyé un message au président de la République : « Non au phoque, l'ours est déjà de trop. » Et pour éviter tout malentendu, le message a été rédigé en morse. Et tant qu'on y est pourquoi pas des pingouins ? «Il y en a déjà,» répond-on en haute vallée d'Ossau. Ils randonnent sur les pistes forestières, souvent chaussés de peaux de phoques. Un comble ! Parfois, ils se jouent la marche de l'empereur sur la promenade de l'Impératrice, une balade pédestre qui commence derrière l'église des Eaux-Bonnes pour finir au plateau de Ley.

    D'autres projets de réintroductions sont dans les cartons après la découverte dans une cavité de Rébénacq, de fossiles d'espèces endémiques disparues depuis des siècles : les rhinocéros à poils laineux, les tigres à dents de sabre,ou encore le grizzly du Benou, abondant sur le versant ossalois de Marie-Blanque parce qu'à Bielle, on se la coule douce. Plus loin, sur le chemin de l'Oubangui à Gan, on a trouvé des vestiges d'un pottock géant, terrassé par le réchauffement climatique et la soif.

    Un écosystème de mangrove

    C'est à Gan, justement au bord de la rivière Néez, que l'on a trouvé les vestiges les plus singuliers, dans l'argile de l'ancienne tuilerie : une faune et une flore fossilisées, témoin de la nuit des temps quand il y avait ici, une mer chaude et un écosystème de mangrove, comme en Indonésie.

    Coquillages marins, fougères, stipes de palmiers, noix de coco fossilisées composent cet ancien territoire. On y a même retrouvé des dents de requins. D'où l'idée de certains visionnaires de reconstituer ce paysage et ses habitants. Quelques bricolages génétiques et autres manipulations d'ADN pourraient ainsi faire renaître les espèces disparues. Déjà, les producteurs américains de films à succès se frottent les mains. Après «Les dents de la mer », ils pressentent un nouveau carton au box office pour « Les doigts dans le Néez ».

     

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