• Une guillotine en kit pour moquer la justice populaire à l'italienne

    Pour dénoncer le climat instauré par les rondes populaires désormais autorisées en Italie, le collectif de designer Falegnameria Sociale a créé Søkkømb, une guillotine en kit, vendue à la manière des meubles familiaux Ikea.


    Votre mode de vie dynamique exige une justice sommaire et rapide et c'est à vous de l'exercer mais vous n'avez généralement pas le temps et votre famille est chaque jour plus en danger». Un argumentaire convaincant mais pas autant que le prix de Søkkømb : une guillotine Ikea à 99€, pourquoi se priver ?

    Après une vidéo où deux hommes montent en quelques minutes l'engin de mort en kit, une autre montre la performance des designers qui ont exposé pendant une journée leur guillotine... devant le magasin Ikea de Casalecchio, près de Bologne ! «Bon sang, ça taille vraiment !» s'est exclamé un client de passage. Une vraie lame d'acier inoxydable glisse en effet entre les lattes d'épicéa.

    Création du collectif de designers italiens Falegnameria Sociale (la «Menuiserie sociale»), Søkkømb est moins subversif par l'image que par les mots qui l'entourent  : «Êtes-vous de plus en plus gênés par tous ces criminels, immigrés et petites gens dont vous devriez vous débarasser ?», interroge la fausse pub. Sans les nommer, le collectif pointe du doigt les Italiens qui, depuis quelques mois, organisent des «rondes citoyennes», parfois en uniformes militaires et symboles fascisants, pour lutter à leur manière contre la délinquance et l'immigration illégale. Cœur de l'œuvre, le slogan «Giustizia fai da te» joue sur l'ambiguïté du sens entre «la justice à monter soi-même» et «la justice par toi-même».

    «Vous pourrez enfin être le patron dans votre propre maison», clame la pub qui promet une capacité de 100 exécutions par jour. Entrées en vigueur le 8 août, les lois contre l'immigration ne vont pas manquer de relancer le buzz autour de cette création : entre l'autorisation des rondes de brigades privées dans les communes qui le souhaitent et le «décret Maroni», promulgué en février dernier, qui autorisait les médecins à dénoncer les clandestins, l'ambiance n'est pas à la «Dolce vita» dans le pays de Berlusconni.

    Marianne2.fr
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