• La démocratie participative : les convictions de S.Royal

    segolene royal

    Ségolène Royal s'adresse aux participants du séminaire international sur les budgets participatifs à Belo Horizonte (Brésil), le 12 Décembre 2008.
    ( Pour en savoir plus sur Belo Horizonte fleche)

    Elle y expose ici trois convictions concernant la démocratie participative.

    (...)

    " Pour terminer, permettez-moi de vous faire part de trois observations qui sont, pour moi, des convictions profondes.


    Tout d'abord, la démocratie participative est exigeante. On ne peut pas mettre cette étiquette sur tout et n'importe quoi. Quand j'entends n'importe quelle réunion de quartier être qualifiée de démocratie participative, je dis non. Il est très important d'avoir une exigence de qualité du débat, de respecter son authenticité et sa diversité. Parce que sinon, c'est très dangereux. Il y a un effet boomerang : les gens ne viendront plus si on se moque d'eux et si on les convoque pour « faire joli » dans le décor d'une « démocratie participative » qui n'en est pas. Je ne veux pas de cela. Les gens ne viennent pas  « participer pour participer ». Il faut une organisation suffisamment rigoureuse pour qu'ils puissent effectivement peser  sur les décisions et sur les choix budgétaires.


    Deuxièmement, je crois à la nécessité de la démocratie participative pour réussir des réformes justes. Je ne crois pas aux réformes, même bien intentionnées, qui s'abattent sur les citoyens après un simulacre de concertation. Et je crois encore moins à cette manière solitaire, autoritaire, verticale, d'exercer le pouvoir dont, en France, le gouvernement en place use et abuse en privilégiant toujours plus ses riches amis et ses clientèles les plus aisées. Un exemple : la France a renfloué les banques mais les entreprises que je viens de rencontrer me disent que les banques ne font toujours pas leur travail de proximité, rapide et direct, pour aider celles qui sont en difficulté. C'est anormal. Les amis du pouvoir se sont servis entre eux et finalement, sur le terrain, on se rend compte que toutes ces annonces ne se traduisent pas par des aides directes aux entreprises, contrairement à ce qui avait été promis. Pourquoi ? Parce que, pour des raisons d'idéologie ultra-libérale, l'actuel gouvernement de droite a refusé d'entrer dans le capital des banques pour contrôler ce qu'elles faisaient. Mais les citoyens et les contribuables, eux, si on leur avait demandé leur avis, auraient exigé que ces sommes versées s'accompagnent de contreparties et de contrôles.


    Je crois enfin que la démocratie participative ne se limite pas à une                « technique de management » : c'est d'abord et avant tout un choix politique. C'est le choix de rendre, comme le dit un philosophe de chez nous,        « toute sa puissance de scandale » au beau mot de démocratie. C'est le choix de garantir le droit égal de « ceux qui n'ont pas de titre à gouverner » à s'occuper des affaires communes. Contre le monopole des élites auto-proclamées de la naissance, de la richesse ou du savoir, je crois que la démocratie affirme la compétence légitime des citoyens ordinaires. En ce sens, elle est à la fois une voie d'avenir et un retour aux sources avec les moyens et dans les conditions d'aujourd'hui."

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